Journal filmé




“The warm soup is tempting but I know I must choose : to eat the soup or to film the soup.” 

David Perlov, Diary 1973-1983




Septembre 2016

     Je filme depuis deux ans avec une pocket camera – une caméra de la taille d’un smartphone.
J’essaie au quotidien de capter des moments passés avec ma famille et mes amis.

La légèreté de l’outil que j’utilise me donne une grande liberté et permet une certaine proximité. C’est une caméra qui traduit mes mouvements et inscrit en creux la position que j’occupe au sein d’un groupe.

La caméra enclenchée, j’essaie au maximum de ne pas répondre lorsqu’on me parle. Je suis très proche mais de manière silencieuse.

Tout est dans ce jeu de proximité et de distance. Ils me regardent, me parlent, attendent, mais n’obtiennent pas de réponse. C’est à ces instants que l’objet caméra s’inscrit comme présent entre eux et moi. Ils sont conscients de sa présence, ils sourient, puis retournent à leurs activités, leurs discussions.

Au fil du temps je collecte différentes étapes de vie qui tissent un fil continu et tracent une évolution des personnes que je filme.

Je ne veux pas nécessairement que le spectateur s’identifie aux événements filmés, mais davantage que ces contextes l’aident à créer un lien de familiarité avec les gens que je filme ; des personnes qui ne sont pas des personnages mais qui le deviennent à force d’incarner leur propre rôle, par la répétition et grâce à la forme épisodique de mes vidéos.
   





Avant la pluie, et après
, 2015







Raisin toile jardin, 2015
L’annonce de Noël, 2015


Margot, 2014

Les coquillages d’Anne-Lise, 2015




Cascade, 2016